Changer de vie : comment le nomadisme m’a transformée !

changer de vie

Jamais je n’aurais cru que changer de vie transformerait autant mon quotidien, mais aussi mon état d’esprit. Depuis que je suis devenue nomade avec mes enfants, j’ai beaucoup évolué. Et ce n’est pas fini ! J’ai l’impression de voir la vie sous un prisme différent, d’être sortie d’un « système » qui ne me convenait pas… pour aller vers une évidence. Un mode de vie qui me paraît aujourd’hui naturel. Le nomadisme a modifié mon rythme de vie, mon travail, l’organisation familiale mais aussi mon rapport au temps qui passe, les relations aux autres ou encore mon rapport aux possessions matérielles. Je vous explique tout, à cœur ouvert, dans cet article !

Ce qui a changé dans mon quotidien

Au début de ma vie nomade, ce sont d’abord des choses concrètes qui ont changé. Il a fallu se réinventer pour pouvoir changer de vie !

Le travail

La première chose que j’ai eu à modifier fût mon travail. J’ai commencé très tôt à travailler dans le milieu de la petite enfance (d’abord animatrice en crèche, puis en mini-club, pour ensuite devenir Atsem). Même si j’ai adoré cette période avec les enfants, la lassitude est arrivée après la naissance de mon petit dernier. Lorsque j’ai voulu partir comme nomade digitale, je me suis creusée la tête pour savoir quel métier je pourrais exercer en ligne. Pas facile !

J’ai alors découvert le métier de rédactrice web : écrire des articles sur différents sujets, pour des sites internet. Un métier qui n’existait pas lorsque j’étais jeune, forcément. Étant passionnée par l’écriture depuis mon adolescence, je me suis lancée. Je me suis spécialisée dans la petite enfance et le tourisme ! Par la suite, je suis devenue formatrice en rédaction web afin de pouvoir accompagner d’autres personnes dans ce chouette métier. En parallèle, j’ai continué à m’occuper de mon blog « Ma Tribu en Vadrouille » et aujourd’hui, je touche des revenus dessus grâce à l’affiliation (Vous êtes 10 000 lecteurs mensuels en moyenne, en ce moment, c’est fou !). Enfin, je me suis lancée dans l’écriture de romans en auto-édition. Cela fait donc plusieurs années maintenant que je vis de ma plume.

Une belle transformation qui me réjouit ! Je viens d’ailleurs de lancer un second blog, consacré à l’écriture (dans toutes ses formes) : Vivre de l’écriture.

L’instruction des enfants

Là aussi, sacré changement ! Mes filles étaient scolarisés jusqu’au moment du départ (Sara était en quatrième au collège et Inès, en CE2). Je dois dire que c’est la partie qui m’angoissait le plus. Je ne savais pas, à l’époque, que l’école n’est pas obligatoire en France (seule l’instruction l’est, mais on ne nous en informe pas vraiment). J’ai donc découvert l’instruction en famille. Mon fils avait 2 ans à l’époque, donc il a toujours été libre dans ses apprentissages. Et c’est justement lui qui m’a ouvert les yeux sur le unschooling. Je l’ai vu évoluer et être avide d’apprentissages !

Les différentes rencontres avec d’autres familles en unschooling (nomades ou sédentaires) ont fait que je me suis assouplie au fil du temps avec mes filles. Eh oui, au départ, je leur avais pris des cours en ligne + devoirs le soir. Lorsque je me suis rendue compte qu’elles pouvaient apprendre avec plaisir si je les laissent libres et qu’elles retenaient tout ce qui les intéressent… nous sommes passés au unschooling radical. Je les ai laissées, au même titre que leur frère (qui a toujours été en unschooling du coup), apprendre ce qu’elles veulent et quand elles le veulent.

Le rythme de vie

Au départ de notre vie nomade, je mettais le réveil le matin (véridique !). Et finalement, je transposais la vie sédentaire que j’avais toujours connu… dans ma nouvelle vie nomade. Je réveillais mes filles, on se dépêchait de déjeuner, puis école en ligne pour elles et travail pour moi. On gardait les samedis et dimanches en « weekend », je leur donnais parfois des devoirs à faire le soir en semaine, etc. Et elles avaient des vacances scolaires. Tout cela me fait bien rire maintenant !

Petit à petit, le réveil a été banni, tout comme les cours obligatoires. Changer de vie, c’est aussi apprendre à faire différemment… mais parfois cela prend du temps. J’ai supprimé les devoirs, plus de crises avec mes filles. Adieu les weekends, jours fériés et vacances scolaires ! Nous apprenons et travaillons quand ça nous chante. Nous suivons aujourd’hui chacun notre propre rythme. Nael, mon fils, adore lire le soir à 21 heures ou faire un jeu de société à ce moment-là. Inès se couche très tard et ne se lève pas avant midi. Quant à moi, je travaille uniquement le matin (très tôt) et un peu le soir (parfois) avec une micro-sieste en début d’après-midi. Et qu’est-ce que c’est beau de suivre son rythme naturel ! Moins de routines imposées et plus de flexibilité !

L’organisation familiale

Alors que nous avions une maison depuis quelques années, le fait de changer de vie a signifié également se retrouver sans domicile fixe par choix. Il a donc fallu revoir toute l’organisation de vie familiale ! Au départ, je louais pas mal de logements au mois sur Airbnb. On restait entre 1 et 3 mois au même endroit. Puis, au fil des ans, nous nous sommes posés plus longtemps (10 mois à l’île Maurice et en ce moment en coliving en Bulgarie). Je n’ai pas de véhicule, donc nous avons appris à vivre avec peu (un bagage cabine chacun, avec parfois une valise en soute).

Nous avons tâtonné au début, bien sûr, et tout n’est pas toujours harmonieux. Nous avons aussi découvert ce que voulait dire vivre en famille 24h/24 et 7 jours/7 ! Sacré changement que d’avoir ses enfants tout le temps avec soi. Nous avons mis en place des conseils de famille, plus ou moins suivis… mais qui permettent de désamorcer les crises. J’ai beaucoup appris sur la psychologie des enfants (Eh oui, j’ai travaillé presque 20 ans dans le milieu de l’enfance… sans jamais avoir été formée à la psychologie). J’ai modifié mon comportement au fil du temps grâce au nomadisme, et aujourd’hui, malgré quelques couacs, nous avons une belle relation familiale.

Ce qui a changé en moi

La vie nomade m’a beaucoup appris et rien que pour ça, je ne regretterais jamais mon choix. Tout se modifie au fil du temps : nos pensées, nos apprentissages, notre philosophie. Impossible de revenir en arrière !

Le rapport au temps

Avant de changer de vie, je courais. Tout le temps. Je travaillais 10 heures par jour, j’enchaînais avec les devoirs des filles (sous les cris énervés de tout le monde bien sûr), la préparation du repas, le coucher, les weekends à organiser, les vacances annuelles à planifier longtemps à l’avance, etc. Pour les enfants, c’était aussi un rythme effréné : aller chez la nounou, à l’école (garderie du matin + du soir), au collège, au centre de loisirs, la cantine hyper bruyante (je le sais, j’y ai travaillé), les moments de récré imposés, les enfants trop nombreux en classe, le harcèlement, les violences éducatives ordinaires (scolaires et familiales), les leçons, les devoirs, les soirées agitées…

PAUSE. Rien que d’écrire tout ça, j’en ai les larmes aux yeux. Est-ce vraiment une vie ? Je sais que beaucoup de familles vivent ce quotidien actuellement. Peut-être est-ce votre cas ? Si je continue à faire vivre ce blog, à partager mon quotidien et mes idées, c’est aussi pour vous montrer que oui, il est toujours possible de changer de vie. Pas forcément devenir nomade, mais changer au moins une chose dans sa vie pour l’améliorer et être plus en accord avec ses valeurs. Aujourd’hui, grâce au nomadisme, je suis plus ancrée dans le « ici et maintenant » ! Je profite du temps qui passe, je ne lui cours plus après. J’ai lâché prise. J’entends souvent « On profitera quand on sera à la retraite ». J’ai perdu deux amies de mon âge, une à 21 ans et l’autre à 42 ans. Elles ne sauront jamais ce qu’est la retraite… Ne vaut-il pas mieux profiter de la vie tant qu’on est jeune et en bonne santé ?

Les relations humaines

Depuis toute jeune, je ne me sentais pas à ma place dans la vie sédentaire. Au collège, je m’ennuyais. Je me plaçais souvent près de la fenêtre et observais les oiseaux voler, libres. Je m’exprimais plus dans mes poésies qu’à l’oral. Ensuite, je me suis toujours sentie en décalage avec les autres. Je portais un masque, je m’adaptais. Mais je sentais que je n’étais pas vraiment moi à 100%.

En devenant nomade, j’ai découvert des humains avec les mêmes valeurs et idées que moi. Je ne me suis pas sentie jugée ni stigmatisée. Avec les locaux, malgré la barrière de la langue, j’ai tissé des liens authentiques. Grâce à toutes ces nouvelles relations, j’ai beaucoup appris. J’ai découvert mes neuroatypies également, et celles de mes enfants. J’ai appris à mieux me connaître grâce à ces échanges humains ! Et surtout, j’ai découvert la vie en mode Tribu. Depuis quelques années, nous vivons notre nomadisme en compagnie d’autres familles. Et qu’est-ce que c’est enrichissant, que ce soit pour les adultes comme pour les enfants !

Le rapport aux possessions matérielles

Vu que je suis nomade sans véhicule, je n’ai pas eu le choix que de me débarrasser de mes possessions matérielles. Avant le départ, j’ai tout trié et organisé un vide-maison (et je me suis rendue compte que j’en avais entassé des choses !). Mais je suis quand même partie hyper chargée. Au fil des années de nomadisme, mes bagages se sont allégés. En effet, on trouve de tout, dans tous les pays ! Et surtout, on apprend à vivre avec peu. Et ce n’est pas plus mal. Lorsque je veux acheter quelque chose, je me pose toujours la question : est-ce vraiment nécessaire ? Je peux dire aujourd’hui que j’ai une vie assez minimaliste (et sans mes enfants, ce le serait encore plus).

L’épanouissement personnel

Changer de vie m’a beaucoup apporté sur le plan personnel. Aujourd’hui, je me sens bien. Rien que ça ! J’ai toujours été quelqu’un d’optimiste, mais là, avec tout ce que m’a apporté la vie nomade (et c’est loin d’être fini), je me sens riche de connaissances et surtout à ma place. Je vais plus facilement vers les autres, je suis sortie de ma zone de confort un bon nombre de fois et je m’éclate à découvrir de nouvelles cultures, paysages et personnalités à chaque changement de pays. Changer de vie ne me fait plus peur car je l’ai déjà fait une fois. Cela ouvre le champ des possibles !

Ce que je ne changerais pour rien au monde

Dans tous les cas, même si un jour je devais dire adieu à la vie nomade et me réinventer, il y a des choses que je changerais pas. Impossible pour moi de revenir en arrière sur ces points !

Les moments précieux vécus en famille

Comme je l’ai dis et le répète, ce n’est pas toujours paisible entre moi et mes enfants. Il y a des moments de disputes, de crises, d’incompréhensions. Bref, la vie de famille ! Mais la vie nomade nous a aussi apporté du temps. Des moments précieux où nous pouvons discuter, jouer et vivre des expériences incroyables en suivant notre rythme. Nous nous voyons tous les jours et j’apprécie de voir mes enfants grandir et évoluer. Je pense que notre vie nomade sera gravée en chacun d’entre-nous !

La liberté du quotidien

Autre chose que je ne pourrais pas modifier dans ma vie : la liberté. La liberté de se réveiller sans alarme, de décider de travailler ou non aujourd’hui, de rester plusieurs semaines au même endroit ou pas, etc. Les journées passent vite, se ressemblent parfois car je garde une petite routine malgré tout… mais j’ai le choix de mes horaires, de mes journées. Un peu comme une retraitée avant l’heure !! Surtout que j’adore mon travail et qu’écrire est pour moi une passion. Donc je me lève tous les jours avec plaisir en me focalisant sur une seule question : qu’ai-je envie de faire aujourd’hui ?

Le sentiment d’avoir choisi ma vie

Même si j’ai toujours fait des métiers passionnants et finalement peu de boulots alimentaires… aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir choisi ma vie. Sortir de sa zone de confort peut paraître effrayant, mais une fois que c’est fait, je pense que l’on peut le refaire à nouveau à volonté. Changer de vie permet donc d’avoir ce sentiment de pouvoir suivre ses envies, sa voie, son destin. Si un chemin de vie ne fonctionne pas, eh bien, il est temps d’en tester un nouveau et ainsi de suite. Dans tous les cas, c’est moi qui choisis ma vie et mes envies du moment ! J’ai toujours plus ou moins suivi ce schéma (inconsciemment) mais là, avec ma vie nomade, c’est encore un sentiment plus puissant. Et j’espère bien l’avoir transmis à mes enfants : Se lancer dans nos passions mais les quitter dès que cela devient une corvée et que nous nous forçons à vivre une vie qui ne nous convient plus.

Je n’oublie jamais mes deux amies parties trop jeunes, ce sont elles qui m’ont insufflé de profiter de la vie tant qu’il en est encore temps. Bien sûr, on ne peut pas toujours faire ce que l’on veut, mais on peut tout faire pour essayer d’y parvenir… ou bien trouver une alternative pour changer de vie, prendre l’air ailleurs, se former et voir les choses autrement ! Qu’en pensez-vous ? On en parle dans les commentaires ?

2 commentaires sur “Changer de vie : comment le nomadisme m’a transformée !

  1. Bonjour,

    Mon fils et moi étions en Inde en mars- avril.
    A la suite d’une erreur de réservation, nous sommes partis avec 7kg chacun, un vrai défi, mais on a survécu 🙂

    Puis nous sommes revenus en France, où je continue de trier et alléger mon encombrement.
    L’autre jour je désespérais, puis je me suis rappelée tout les sacs qui sont déjà sortis, et finalement je suis plus proche de la fin que du début.

    Nous avons connu 6 ans d’ief et, en effet, je trouve que nous nous entendons bien.
    Il y a des tensions mais aussi beaucoup de dialogues.
    Passer du temps ensemble c’est l’opportunité de mieux se connaître, d’avoir l’espace pour nourrir la relation, revenir sur ce qui ne va pas, échanger, jouer…

    Mon projet est d’aller en Inde 3 à 6 mois par an, parce qu’il y a un ashram qui est mon paradis.
    Heureusement mon fils y est bien, mais il a aussi les copains en France, je vois comment composer avec tout cela.

    Merci

    1. Bonjour Egline,
      Merci pour ton témoignage 🙂
      Peux-tu me donner le nom de ton ashram en Inde, ici ou en privé, et plus de détails à son sujet ? Ça m’intéresse !
      Merci et bonne journée

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