Depuis que mes enfants pratiquent l’instruction en famille, j’ai beaucoup évolué. Quelle belle aventure l’école à la maison ! Enfin, « maison » dans notre cas signifie « autour du monde » puisque nous sommes nomades depuis plusieurs années. J’ai beaucoup douté au début, tâtonné, appris, découvert… et j’ai surtout fait confiance dans la capacité d’apprendre de mes enfants. Des cours formels jusqu’au unschooling (apprentissages autogérés par l’enfant), je continue d’apprendre tous les jours grâce à eux !

La flexibilité et l’adaptabilité

Depuis que j’ai commencé l’école à la maison avec mes enfants, j’ai beaucoup changé au niveau de mon comportement. Et tout ça, grâce à eux ! Vous devez peut-être le ressentir en lisant mes premiers bilans sur l’instruction en famille. J’avais peur de « gâcher » leur scolarité et de ne pas les faire « travailler » assez. Je sais aujourd’hui m’ajuster à leurs objectifs et, même si ce n’est pas encore parfait, à m’adapter en fonction de leurs souhaits et de leur humeur du moment. L’ief (abrégé de « instruction en famille ») est d’ailleurs parfaite pour ça. Je peux suivre le rythme de chacun de mes enfants et donc être flexible et à l’écoute de leurs besoins du moment !

L’importance des expériences

J’ai toujours mieux retenu les choses en les expérimentant dans la vie réelle, pas vous ? Vous souvenez-vous des leçons abstraites que vous deviez apprendre par cœur à l’école ? Découvrir le volcanisme en grimpant sur un volcan, manipuler des objets pour compter, faire des expériences scientifiques, écouter un guide lors d’une visite accompagnée dans un musée ou un monument… sont autant d’informations ludiques et pédagogiques que l’on retient mieux ! J’ai compris que les enfants apprennent et retiennent davantage lorsqu’ils sont actifs et voient les choses de façon concrète. La vie nomade est pour cela un sacré bonus !

La confiance

Voilà une chose difficile pour les parents, notamment en unschooling où les enfants apprennent par eux-mêmes : la confiance dans les capacités de nos enfants à apprendre et évoluer seuls ! J’ai mis du temps à comprendre que même si on a l’impression qu’un enfant (ou ado) ne fait « rien », en fait il apprend toujours quelque chose sans que l’on ne s’en rende compte. Tous les enfants naissent avec une curiosité naturelle qui va les amener à se poser des questions dès le plus jeune âge. C’est d’ailleurs ce qui a permis aux êtres humains d’évoluer et d’innover, non ?

Le respect du rythme de l’enfant

Là aussi, j’ai beaucoup appris ces dernières années ! Tout d’abord, sur le rythme biologique : Mes enfants peuvent se lever à l’heure où leurs corps est suffisamment reposé et se coucher à l’heure où ils se sentent fatigués (attention toutefois aux « luttes contre le sommeil » des ados ;)). Pareil pour l’alimentation, chez moi, mes enfants peuvent manger quand ils ont faim (même si ce n’est pas « l’heure du repas ») ou ne pas manger s’ils ne ressentent pas la faim. Cela me paraît tellement naturel maintenant ! Quant à suivre le rythme des apprentissages, chaque enfant est différent. Donc le unschooling est parfait pour ça, car les enfants peuvent avancer selon leurs propres besoins.

L’écoute et la bienveillance

J’avoue que j’ai encore du chemin à parcourir là-dessus mais j’ai fini par bannir les VEO (Violence Educatives Ordinaires) dans mon foyer. Je suis pourtant partie de loin ! Merci aux comptes Instagram comme ceux de Marion Cuerq (à suivre ABSOLUMENT), Papa Positive et bien d’autres, qui m’ont fait expérimenter une éducation positive et bienveillante envers mes enfants. J’ai beaucoup appris aussi en côtoyant d’autres familles nomades ou en ief ! Aujourd’hui, la relation avec mes enfants est plus apaisée (mais pas encore à 100%), et nous mettons en place régulièrement des Conseils de famille pour discuter, s’écouter et trouver des solutions ensemble. Ecouter (sans jugement) et prendre en compte l’avis des enfants… cela devrait être obligatoire !

Les lacunes

Mes enfants font l’école à la maison, mais de façon non formelle. Je les laisse évoluer et apprendre à leur guise ce qui leur plaît ! Alors forcément, ils vont devenir compétents sur des thématiques qu’ils aiment. En unschooling, on développe les points forts. Ma fille aînée a toujours aimé lire et écrire… aujourd’hui, elle est autrice et bêta-lectrice professionnelle. Mes enfants ont-ils des lacunes ? Si c’est par rapport à « l’éducation nationale française », oui certainement. Mais les lacunes peuvent se combler à tout âge (ou pas, si ce n’est pas nécessaire dans notre vie). Je suis incapable de faire du calcul mental, et pourtant je suis allée à l’école française ! Est-ce que ça m’empêche de vivre ? Spoiler Alerte : Non.

Les diplômes

Depuis que je suis nomade, les différences en matière d’éducation par rapport aux pays étrangers me sautent aux yeux. J’ai appris en voyageant, que les diplômes ne sont pas gages de réussite ! D’ailleurs, qu’est-ce qu’une réussite ? Pour moi, il s’agit d’être heureux dans la vie, en suivant ses passions et en travaillant dans un domaine qu’on affectionne (et on peut toujours changer de métier au gré des années). Pourtant, je remarque qu’en France, tout le monde ne jure que par les diplômes (Brevet, Bac, etc.). Or, dans beaucoup de pays (notamment anglophones), c’est l’expérience et les compétences qui sont les plus appréciées. Pareil, j’ai l’impression qu’en France, les « matières » scolaires comme la musique, l’art et le sport sont mis au second plan… alors que dans la plupart des autres pays, ils sont valorisés ! Mes enfants ne veulent pas de diplômes ? C’est ok pour moi ! Ils finiront sûrement par travailler à leur compte… comme la majorité des anciens unschoolers. Ils veulent passer des diplômes ? C’est ok aussi ! Ils peuvent les passer en candidats libres.

L’estime de soi

Depuis que j’ai commencé l’école à la maison avec mes enfants, j’ai remarqué qu’ils ont plus de confiance en eux. Ils n’ont pas de notes, donc ils ne connaissent pas l’esprit de compétition et de comparaison avec d’autres jeunes de leurs âges. Leurs compétences sont valorisées, ils s’appuient donc sur leurs forces et non sur leurs faiblesses, ce qui renforce leur sentiment positif d’estime de soi ! En effet, je n’ai jamais compris pourquoi à l’école classique, il faut avoir plus que la moyenne dans TOUTES les matières. Un enfant peu doué dans une matière va recevoir des critiques, des mauvaises notes qui vont le décourager, voire des cours en supplément (soutien scolaire) : POURQUOI ? Pour le dégoûter encore plus ? Lui faire perdre du temps alors qu’il pourrait monter en compétences dans les matières où il est le plus doué ? J’avoue que ça me sidère…

La fatigue du parent

Devenir parent « ressource » de son enfant est fatiguant… et encore plus, je trouve, si on se dirige vers le unschooling. Oui, j’ai aussi vécu ça et appris au fil du temps ! Car justement, il faut apprendre à s’adapter en permanence, mais aussi être à l’écoute et à l’affût des passions du moment de ses enfants afin de leur proposer des ressources et de les aider à trouver de dont ils ont besoin pour progresser dans leur chemin de vie. Pas toujours évident donc, surtout si l’on travaille à son compte à côté, comme moi ! Mais rien ne vaut quand même tout le positif de cet apprentissage de la vie, même si nous ne sommes pas des parents parfaits (ça existe ?).

Est-ce que vous pratiquez aussi l’école à la maison ? De façon sédentaire ou nomade ? Est-ce que l’instruction en famille vous attire ? Parlons-en dans les commentaires 🙂