Quand on se lance dans une vie nomade, un défi particulier nous attend : celui de devenir obligatoirement minimaliste. Eh oui, on ne peut pas emmener grand-chose avec nous, que l’on soit nomade en véhicule aménagé ou en sac à dos (comme c’est mon cas). Et surtout, nous devons faire attention à chaque achat par la suite… car les valises ou le véhicule ne sont pas extensibles ! Alors comment concilier vie nomade et minimalisme ? Voici toutes mes réflexions et mon expérience personnelle !
Définition du minimalisme
Le minimalisme, pour moi, est avant tout un choix. Le choix de ne pas entrer dans la spirale de la surconsommation ! Ce n’est donc pas une privation mais bien une prise de conscience que l’on possède souvent trop de choses… qui ne nous servent pas tant que ça au quotidien. Alors, bien sûr, en devenant nomade (et sans véhicule), j’en ai encore plus pris conscience. Il a d’abord fallu vider la maison et c’est incroyable tout ce que j’y avais entassé ! Bon, c’est souvent le cas quand on a de l’espace pour stocker des affaires. Plus la maison est grande, plus on la « remplit ». Mais essayez de faire un gros tri et vous vous sentirez soudain plus allégés !
J’avais d’ailleurs écrit un article au sujet de la préparation de ma vie nomade, lorsque j’ai dû vendre et vider ma maison… en 2017 ! Il date cet article, mais c’est au moment de tout trier que j’ai pris conscience que j’avais bien trop d’objets qui ne me servaient pas au quotidien. Quand je vois la différence avec aujourd’hui, il y a eu du chemin ces dernières années !
Vie nomade et minimalisme, un passage obligé
Si pour une personne sédentaire, le minimalisme consiste à épurer son domicile en réduisant ses possessions (et que ça fait du bien !)… pour une personne nomade, chaque objet doit être adapté à son mode de vie. Croyez-moi, nous réfléchissons bien avant d’acheter quoi que ce soit ! Il faut que l’objet soit léger, facile à transporter, pratique et idéalement multifonctionnel. Être moins chargé en possessions diverses nous permet de voyager de façon plus fluide, que l’on soit nomade en véhicule ou non. Cela nous permet d’avoir moins de bagages, moins de rangements et moins d’objets à gérer lors des déplacements !
Liberté et flexibilité
Le minimalisme apporte un sentiment de liberté : avec moins de biens matériels, il est plus facile de se déplacer mais aussi de se concentrer sur des valeurs essentielles comme les rencontres, les expériences et le partage. Tout devient plus important que les possessions matérielles ! Et si ça ne tenait qu’à moi, j’en possèderais encore moins que maintenant… mais j’ai un enfant, une ado et une jeune adulte avec moi 😉
Et puis, réduire ses biens c’est aussi réduire le nombre de bagages à faire et à transporter ! Le minimalisme permet aussi de gagner du temps sur le rangement et le ménage et ça, c’est une sacrée liberté. Surtout si on est un parent solo, comme moi ! Enfin, on apprend à prioriser et à trouver des parades créatives. Quand je vois le peu de jouets que possède mon fils de 9 ans (quelques peluches et légos, c’est tout), par rapport aux chambres surchargées de jouets qu’avaient mes filles au même âge ! Pourtant il ne s’ennuie jamais : les bâtons, les cailloux et même ses doigts ou crayons qui font office d’épées (véridiques) l’occupent bien 🙂
L’expérience plutôt que la possession
Je ne me souviens plus des cadeaux matériels que j’ai reçus pour mes 35 ans. En revanche, je me souviens très bien de mes 40 ans : je me suis offert « une expérience » ! Nous sommes partis quelques jours dans le désert tunisien et j’ai soufflé mes bougies avec des touristes allemands, qui chantaient dans leur langue. Depuis, je mise sur une expérience offerte pour les anniversaires, que ce soit pour moi ou mes enfants. On se souvient davantage des bons souvenirs et des aventures, plutôt que les possessions matérielles. Cela inculque aussi aux enfants (je l’espère) que les expériences de vie nous rendent plus riches !
Transition vers le minimalisme
Que vous vous prépariez pour une vie nomade ou non, cela fait tellement de bien de désencombrer son logement ! Faites d’abord un inventaire de vos possessions, puis répartissez-les en 3 catégories :
- Les objets à garder
- Les objets à donner ou vendre
- Les objets à jeter
Bien sûr, toute la famille peut participer ! Cela peut être plus difficile pour les enfants car ils ont du mal à se séparer de leurs affaires (c’est le cas de mon fils, qui refuse souvent de donner ou jeter même quand c’est cassé). Mais proposez-leur de faire un vide-grenier ou une brocante en famille puis de garder l’argent de leurs jouets, ça peut les motiver !
Les indispensables pour une famille nomade
Si vous partez pour une vie nomade en famille, vous allez devoir faire des choix avant le départ. On me demande souvent ce que je fais suivre dans mes petits bagages cabine. J’ai essayé de lister !
- Les essentiels : vêtements (2-3 tenues chacun qu’on renouvelle régulièrement), passeports, paperasse officielle (livret de famille, etc.), liseuse, jeux de société.
- Les outils pour le travail et l’instruction en famille : cahiers, agendas, carnets, ordinateurs portables (nous en avons 2 pour nous 4), smartphones, crayons, feutres et stylos.
- Les affaires personnelles : Selon les besoins émotionnels et pratiques de chacun.
Ceci dit, mes enfants ont beaucoup plus d’affaires que moi à l’heure actuelle !
Revoir son mode de consommation
En étant nomade, de toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix que de revoir son mode de consommation. Surtout si l’on voyage comme moi, avec seulement quelques valises ! Avant d’acheter quelque chose, demandez-vous si cela va vraiment vous être utile. Est-ce qu’il est nécessaire de posséder cet objet et encombrer davantage votre logement ou valise ? Prenez l’habitude d’opter pour des objets durables, mais aussi réparables. Pensez au recyclage, aux vêtements de seconde main, etc. Bref, prenons le temps de réfléchir avant chaque achat ! Cela permet aussi de faire des économies…
Les défis du minimalisme en vie nomade
Même si nous sommes limités en tant que nomades, nous nous retrouvons parfois dans ces situations :
- Les changements : vêtements (les enfants grandissent ! ou bien la température selon les pays), matériel pour le travail ou l’instruction, etc.
- Les tentations : achats impulsifs (bien sûr que ça nous arrive, nous ne sommes pas parfaits !!), les livres papier (pour nous en tout cas, qui sommes une famille addict à la lecture), les souvenirs, etc.
- Les pressions extérieures : cadeaux venant d’autres personnes (bien intentionnées, mais qui ne pensent pas que cela va nous encombrer), jugement (si peu de jouets ? Les pauvres !), etc.
Les solutions pour bien gérer
Alors quelles sont les solutions ? De mon côté, je refais du tri à chaque changement de logement (et ça arrive souvent du coup, puisque nous changeons de lieu tous les 2 à 6 mois). Quand j’achète de nouveaux vêtements/chaussures, je jette les anciens (car en général, on les use jusqu’au bout) ou je donne. Si on se laisse tenter par des objets, on est obligé dans tous les cas d’en laisser ensuite là où on est… donc on réfléchit bien avant l’achat ! Enfin, pour le regard extérieur, j’explique mon choix de vie et le plus souvent cela se passe très bien.
Mon expérience personnelle en tant que nomade
Je suis devenue minimaliste en devenant nomade. Lorsque j’ai dû faire le tri dans ma maison, avant le départ, c’est là que je me suis rendue compte que la majorité de mes biens matériels prenaient la poussière. Au fil du temps, je réalise que les souvenirs et les expériences restent gravés et uniques alors que les objets accumulés peuvent facilement se faire remplacer ou oublier. Ceci dit, je ne suis pas parfaite ! En effet, j’ai quelques valises dans le garage de ma grand-mère, qui s’entassent. Mais ce sont principalement des souvenirs de ma vie sédentaire, des livres (nombreux) et jouets/jeux de société des enfants.
D’ailleurs, lorsque je repasse chez ma mamie, je remplace certains jeux et c’est comme si on les redécouvrait ! Mais quand je vois mon fils s’amuser avec trois fois rien… eh bien je me dis qu’il n’a pas besoin de tant de jouets que ça. Je vais donc devoir un jour, faire encore un gros tri parmi ces affaires !
Et vous, comment vous situez-vous par rapport à tout ça ? Arrivez-vous à concilier votre vie nomade avec le minimalisme ?
Bonsoir,
Je suis nostalgique de mon 18m2 à 20 ans avec tout qui rentrait dedans 🙂
Le minimalisme est une sorte d’idéal à atteindre pour moi, tout en respectant mes limites.
Cela fait un à deux ans que je trie mon appart, au début je sortais des sacs entiers, j’avais l’impression que « les choses » avaient une volonté propre et qu’elles décidaient de vivre chez moi.
Il semble en effet, que pour les enfants il est plus difficile de se détacher de jouets même s’ils ne s’en servent plus. On laisse passer du temps, et un beau jour c’est le bon jour.
Aujourd’hui je sors des bricoles chaque semaine, j’ai encore un ou deux thèmes à ordonner, et… je me fiche la paix !
Je décide d’une pause, car je sens que je suis dans mes limites, que je n’arrive pas à me détacher de certains objets. Et j’en ai marre aussi de répartir, classer, ranger !
De plus, j’ai d’autres priorités actuellement, de gros dossiers à faire avancer dans ma vie.
Quant au nomadisme, nous pouvons sous louer notre logement avec une pièce en moins pour nos affaires, et tout le monde est content.
Merci pour ce témoignage !
C’est déjà bien de se rendre compte que l’on a parfois trop d’affaires 🙂
Et le principal est de continuer à trier régulièrement…